Le maine coon est l'une des plus anciennes races naturelles nord-américaine. En 1860, les fermiers américains organisèrent les premières expositions de maine coon pour élire les champions. En 1895, les premières expositions officielles eurent lieu, puis au début du 20e siècle, la race devint populaire et atteignit la côte ouest des USA avant d'être un peu oubliée, la mode étant aux persans et aux siamois. Le maine coon redevint populaire en 1953 lors de la fondation du Central Maine Coon Cat Club par deux éleveurs. Ce club définit le premier standard de la race et en 1960, le maine coon a de nouveau le vent en poupe. La race est officiellement reconnue en 1967 par l'Américan Cat Fanciers (ACFA) et par la Canadian Cat (CCA). En 1972, les différents standards sont harmonisés. Ce n'est qu'en 1981 que l'importation du maine coon en France débute. En 1983 la Fédération Internationale Féline (FIFE) reconnaît la race. Il faudra attendre 1990 pour que la race soit plus connue en France, c'est à ce moment-là que l'Allemagne la découvre. Dans les années 1960-1970 les ancêtres de nos maine coon actuels étaient principalement 5 chats appelés TOP 5. Ce sont ceux que nous retrouvons actuellement dans tous les pédigrees des lignées dites traditionnelles :
- Bridget katt of Heidi Ho
- Andy katt of Heidi ho
- Dauphin de France of Tati-Tan
- Tatiana of Tati-Tan
- Smokie Joe of Whittemore
Nous retrouvons également les clones nés dans les années 1979 à 1982, ces chatons tous identiques issus de Heidi Ho Sonkey Bill et de Tanstaafl Polly Adeline of Heidi Ho ont eu beaucoup de succès et tous les éleveurs ont voulu ces chatons pour améliorer le standard de leurs lignées. Certains éleveurs ont voulu obtenir des chats encore plus typés et ont fait des croisements consanguins entre frères et soeurs à partir de ces chatons surnommés clones, il en résulte que 35 % du pool génétique des Maine Coon descend des clones et 60 % descend du Top 5 sans que les maine coon aient un lien de parenté sur plus de 5 générations.
Tous les éleveurs rêvent de beaux chats bien typés, grands avec un maximum de points correspondants au standard et qui vont devenir de grands champions dans les expositions félines. Cependant, cela a un prix très élevé car pour obtenir tout cela en même temps, il faut avoir sélectionné à la base les chatons qui avaient le plus de traits recherchés et les avoir marié entre eux (exemple des clones). Ce type de mariage augmente le taux de consanguinité et nuit à la race, en effet, la consanguinité transmet les gènes recherchés mais l'autre face est moins reluisante puisqu'elle transmet également les tares et maladies génétiques. Il existe des gènes récessifs et dominants. Les chats porteurs de gènes dominants sont faciles à évincer, me direz-vous, il suffit de les écarter du pool de reproduction. C'est vrai mais le pool est déjà affaibli en nombre, il y a des éleveurs qui estiment donc qu'il est regrettable de voir disparaître leur lignée à cause de certaines maladies alors que les chats qui naissent en bonne santé sont sublimes. C'est vrai aussi. Ceci dit la bonne santé en question est très relative car ces chats vivront certainement moins longtemps que les autres et risqueront de développer des maladies à un moment donné de leur vie. Ils continueront également à transmettre les maladies en question à leur descendance puisque le gène qu'ils portent est dominant. On ne peut pas éliminer tous les chats blancs porteurs du gène W White par exemple car il n'y aurait plus aucun chat blanc, donc parfois des chats naissent sourds. On peut par contre supprimer du pool de reproduction les chats blancs qui font naître plus de chats sourds que de chats bien entendants. Pour le chat blanc, c'est un moindre mal car même sourd, il vit très bien... Ce n'est pas le cas de la HCM qui est une maladie cardiaque qui peut survenir à tout moment au cours de la vie du chat s'il est porteur du gène.
Pour les chats porteurs de gènes récessifs, il est important d'éviter les mariages où les deux parents sont porteurs, en effet, le gène ne s'exprimera pas ou peu dans les portées de chatons. L'idéal serait donc de retirer un maximum d'animaux porteurs de ces gènes de la reproduction dans les années à venir.
C'est pour ces raisons qu'il est important de demander les copies de tests des parents du petit maine coon que vous allez acquérir car vous pouvez avoir de mauvaises surprises. L'idéal est de conserver le type et d'avoir des chats aussi parfaits génétiquement que possible (le chat parfait n'existe pas, nous travaillons avec des êtres vivants). Certains éleveurs font tous les tests et n'hésitent pas à stériliser un de leur maine coon reproducteur s'il risque de transmettre des maladies à sa descendance, ce qui est notre cas. Tous nos chats sont testés Pkdef, hcm, sma et par échographies cardiaques, le test pkd par A.D.N. n'est pas probant chez le maine coon, il faut donc vérifier par échographie. Nous faisons les échographies rénales et feront les radios pour détecter une éventuelle dysplasie de la hanche si des problèmes d'aplomb surviennent chez les chatons (il faut endormir le maine coon, ce qui n'est pas anodin) à partir de 18 mois, avant les résultats sont faussés car un maine coon atteint approximativement sa taille adulte à 18 mois mais il continue de grandir jusqu'à 4 ans et même parfois 5 ans mais en moindre proportion que les 18 premiers mois. Il faut aussi veiller à éviter la consanguinité rapprochée sur 4 à 5 générations minimum, cela se fait très facilement grâce à Pawpeds qui est un site où vous pourrez entrer le nom des parents ou grands-parents de votre futur chaton afin de vérifier ses antécédents consanguins.
Pour être considéré comme outcross ou de fondation, il faut que le taux de consanguinité complète soit inférieur à 10 % et le taux de consanguinité par rapport à la fondation clones soit inférieur à 20 % ou en top 5 inférieure à 50 %. 10 % de consanguinité est déjà énorme si l'on considère que le mariage de 2 cousins germains donne 6.25 % et un demi-frère avec sa demi-soeur 12.5 %. À l'heure actuelle la consanguinité complète tourne en moyenne entre 15 % et 20 % chez le maine coon en faisant des mariages où il n'y a pas d'ancêtres communs sur 4 générations et plus.
L'idéal est donc de marier des maine coon outcross avec les chats de lignées traditionnelles afin d'obtenir des chatons bien typés mais moins consanguins que les mariages entre maine coon issus de la fondation top 5 et clones. Les outcross permettent donc d'apporter du sang neuf et de diversifier les lignées classiques tout en conservant le type, il faut quand même faire attention car une race est forcément consanguine, on a pas les antécédents des chats outcross nouvellement inscrit au livre des origines aux USA, il est possible qu'ils rejoignent eux aussi les lignées traditionnelles. Il est important pour les éleveurs de ne pas vendre trop de chats en reproduction issus d'une même lignée afin que la race des maine Coon puissent perdurer dans le temps et éviter de recréer ainsi de nouveaux tops. Tous les éleveurs sont responsables du devenir de la race. Aux USA, l'inscription de nouveaux maine coon dans les livres d'origines est encore acceptée puisque le livre est ouvert. Ce sont des maine coon qui correspondent au standard de la race, un peu moins grands et moins typés dont les gènes n'ont théoriquement aucun point commun avec les lignées classiques qui descendent des top 5 et des clones. Il est urgent de renouveler le patrimoine génétique de nos maine coon adorés car la consanguinité apporte le meilleur comme le pire et pourrait amener la race à disparaître un jour, ce qui serait vraiment dommage. Un peu de sang neuf dans une lignée de temps en temps ne fait pas de mal mais il ne faut pas en abuser non plus car sans consanguinité minimum, pas de race. Actuellement nous travaillons avec des maine coon qui ont une consanguinité complète entre 10 et 15 %, nous faisons très attention à la consanguinité rapprochée également, donc zéro sur 6 générations est notre but.